La revue de littérature et le cadre conceptuel

4 December 2025

Les concepts essentiels du sujet

Avant même d’écrire une seule ligne d’un mémoire, il y a un moment où tout chercheur doit s’arrêter. Non pas pour réfléchir au plan ou à la problématique, mais pour regarder autour de lui. Pour observer ce territoire intellectuel dans lequel il s’apprête à entrer. C’est un peu comme marcher dans une forêt dense : on croit avancer, mais tant qu’on n’a pas compris les arbres, les traces au sol, l’orientation du vent, on n’avance pas vraiment. On se déplace… sans progresser.

La revue de littérature commence exactement ici.
Dans cet instant suspendu où l’on comprend que le sujet n’est pas seulement un thème : c’est un monde. Un monde avec ses règles, ses définitions, ses frontières, ses tensions internes. Et pour entrer dans ce monde avec méthode, il faut d’abord en éclairer les concepts essentiels. Ce sont eux qui deviendront les piliers du raisonnement, les fondations invisibles du mémoire, les références auxquelles on reviendra quand le doute, l’ambiguïté ou la contradiction apparaîtront.

Tout mémoire sérieux commence par une clarification.
Pas la clarification des données, ni celle de la méthode.
La clarification du sens.

La naissance d’un concept : comprendre avant d’expliquer

Lorsqu’on prononce le mot-clé central du mémoire — qu’il s’agisse de “gestion du stress”, de “expérience patient”, de “transformation digitale”, de “pilotage financier” ou de tout autre concept — on a souvent l’impression de savoir de quoi il s’agit. Après tout, ce sont des mots qu’on utilise tous les jours. Mais la recherche ne s’intéresse pas à l’usage courant d’un mot. Elle s’intéresse à ce qu’il signifie dans la littérature, dans les théories, dans les modèles.

La première étape du chercheur, c’est donc de se défaire de l’évidence.
D’accepter que ce qu’il croit savoir n’est peut-être pas la définition scientifique.
Et que ce qu’il pensait “comprendre intuitivement” doit être déconstruit, puis reconstruit.

Un concept n’est jamais un simple mot.
C’est un cadre.
Une manière de voir le réel.
Une lentille à travers laquelle les phénomènes prennent forme.

Certains concepts sont larges et presque insaisissables. D’autres sont précis, mesurables, opérationnels. Certains varient selon les auteurs, d’autres au contraire ont fait l’objet de consensus solides. La revue de littérature sert d’abord à faire émerger cette géographie intellectuelle.

Mais surtout, elle permet de formuler la question suivante :

« Quand j’utiliserai ce concept dans mon mémoire, de quoi parlerai-je exactement ? »

C’est la question la plus simple, et paradoxalement la plus difficile.

L’ancrage théorique : les auteurs qui donnent du sens

Dans toute discipline — management, santé, psychologie, finance, sociologie — il existe des auteurs qui ne sont pas seulement cités : ils sont fondateurs. Ils ont créé des modèles, posé des cadres, défini des notions qui structurent encore aujourd’hui les analyses et les pratiques.

La revue de littérature commence donc par la rencontre avec ces fondateurs.
Ce sont eux qui donnent au concept sa colonne vertébrale.
Ce sont eux qui permettent de dire : « Voici ce que je veux dire lorsque j’utilise ce terme. »

Mais cette rencontre n’est jamais passive.
Le chercheur ne lit pas des définitions comme on lirait un dictionnaire.
Il les compare, les confronte, les met en tension.

Certaines définitions insistent sur l’individu, d’autres sur le groupe.
Certaines expliquent un phénomène en termes d’émotions, d’autres en termes de processus.
Certaines voient un concept comme statique, d’autres comme dynamique.
Certaines se concentrent sur les causes, d’autres sur les conséquences.

Petit à petit, au fil des lectures, le concept se précise.
Il cesse d’être un mot flottant.
Il devient un outil de pensée.

Et le chercheur peut alors répondre avec précision :
« Dans ce mémoire, lorsque je parlerai de X, j’adopterai la définition proposée par… enrichie par… complétée par… tout en m’écartant de… »

Ce mouvement — choisir, nuancer, rejeter, affiner — n’est pas un exercice académique : c’est un acte fondateur.
C’est le moment où le chercheur se positionne.
Où il cesse d’être simple étudiant, et commence à devenir auteur.

Le concept dans son contexte : un mot n’existe jamais seul

Chaque concept vit à l’intérieur d’un écosystème.
Il n’est jamais isolé.
Il interagit, influence, dépend ou transforme d’autres notions.

Dans une revue de littérature sérieuse, on ne définit donc jamais un concept comme une entité autonome. On le situe. On montre comment il respire dans un ensemble plus vaste.

Si ton mémoire porte sur la gestion, alors des notions comme performance, efficacité, satisfaction, innovation, leadership émergeront.
Si ton mémoire touche à la santé, d’autres concepts apparaîtront : douleur, accompagnement, relation soignant-soigné, qualité des soins, sécurité.
Si ton sujet se situe dans la finance, tu verras surgir : trésorerie, marge, prévisionnel, risque, solvabilité, pilotage.

Le chercheur doit donc comprendre :

Comment ce concept se connecte aux autres ?
Quels sont ses liens logiques, causaux, théoriques ?
Quelles variables l’influencent ?
Quelles variables l’expliquent ?
Quelles variables il modifie ?

Ce travail n’est pas une simple cartographie.
C’est une architecture intellectuelle.

À ce stade, la revue de littérature devient une forme de vision.
Elle permet de voir les relations invisibles, les mécanismes souterrains, les logiques qui structurent le réel.

La profondeur du concept : dimensions, facettes, tensions

La plupart des concepts importants ne sont pas monolithiques.
Ils possèdent plusieurs dimensions.
Plusieurs facettes.
Parfois même plusieurs contradictions internes.

La revue de littérature sert aussi à dévoiler ces différentes couches.

Un concept peut :

être à la fois individuel et collectif,
à la fois émotionnel et cognitif,
à la fois objectif et subjectif,
à la fois stable et changeant.

Ces dimensions ne sont pas décoratives.
Elles déterminent la manière dont on va analyser les données, interpréter les résultats, construire les hypothèses.

Comprendre ces dimensions, c’est donner de la profondeur au mémoire.
C’est éviter d’avoir une lecture plate, simpliste ou réductrice du sujet.

Le chercheur devient alors capable de dire :

« Ce concept possède trois dimensions majeures selon la littérature : une dimension X, une dimension Y et une dimension Z. Dans ce mémoire, je m’appuierai principalement sur… pour comprendre… et analyser… »

C’est ce type de précision qui distingue un mémoire banal d’un mémoire solide.

Le concept opérationnalisé : comment passe-t-on de l’idée à la mesure ?

La revue de littérature ne s’arrête pas à la définition théorique.
Elle doit aussi montrer comment un concept se mesure.
Car un concept qui ne peut pas être mesuré ne peut pas être étudié.

Dans cette partie, le chercheur examine :

les indicateurs utilisés dans la littérature,
les outils de mesure validés,
les méthodes employées,
les limites ou les biais possibles.

Ce travail est essentiel : il détermine la manière dont le concept sera utilisé dans la partie méthodologique.

C’est ici que le mémoire devient rigoureux.
Car on découvre que certains auteurs mesurent le même concept de manière totalement différente.
Certains privilégient des questionnaires structurés, d’autres des entretiens semi-directifs, d’autres encore l’observation directe.

À partir de cela, le chercheur peut choisir :
quelle dimension étudier,
quel outil privilégier,
quelle approche éviter,
quelle cohérence assurer entre théorie et méthode.

Le fil intérieur du concept : pourquoi il est central dans ton mémoire

Enfin, un concept n’est pas seulement un pilier théorique.
C’est aussi un point d’entrée dans ton propre sujet.

Dans cette dernière partie, tu montres :

pourquoi ce concept est indispensable à ton angle,
quel rôle il joue dans ta problématique,
comment il éclaire ton terrain d’étude,
quelle perspective il ouvre pour la suite du mémoire.

On entre alors dans une écriture plus personnelle, plus assumée, plus engagée.
Le chercheur n’est plus seulement lecteur : il devient auteur.
Il montre qu’il a compris, intégré, choisi, et qu’il sait maintenant mobiliser ce concept de manière pertinente.

Le lecteur sent que tu maîtrises ton sujet.
Que tu n’es pas en train d’écrire par obligation.
Que tu construis quelque chose.

Cette partie scelle le passage entre la compréhension théorique et la construction du mémoire.

Ce que disent les chercheurs et experts

Les voix fondatrices : quand la théorie devient terrain solide

Lorsque l’on plonge dans la littérature scientifique, on découvre rapidement que chaque sujet repose sur quelques voix fondatrices. Des auteurs qui n’ont pas seulement étudié un phénomène, mais qui l’ont sculpté. Ils ont posé des définitions, proposé des modèles, créé des cadres qui ont structuré les pratiques, parfois pendant des décennies.

Lire ces auteurs, c’est un peu comme entrer dans une salle silencieuse où chaque théorie est une lampe qui éclaire une partie du sujet. Certaines sont puissantes, nettes, lumineuses. D’autres sont plus tamisées, plus nuancées, presque fragiles. Mais ensemble, elles révèlent ce que le sens commun ne voit pas.

Les chercheurs ne parlent jamais d’un concept de manière uniforme.
Ils en proposent des versions différentes, parfois complémentaires, parfois divergentes. Certains insistent sur les mécanismes internes — les processus, les motivations, les comportements. D’autres se concentrent sur les effets visibles, mesurables, structurels. Et d’autres encore adoptent une lecture contextuelle, reliant le concept à l’environnement, aux contraintes ou aux transformations sociales.

Ce dialogue théorique donne au chercheur la possibilité de comprendre non pas seulement ce qu’est un concept, mais comment il est pensé, pourquoi il est pensé, et comment il a évolué dans le temps. La revue de littérature devient alors un voyage dans l’histoire intellectuelle du sujet : les premières définitions, les critiques, les révisions, puis les modèles plus récents qui introduisent une vision plus systémique, plus transversale, parfois plus technologique.

On comprend alors que la théorie n’est jamais figée.
Elle suit les mutations du réel.
Elle se reconfigure quand les pratiques changent.
Elle se complexifie lorsque de nouveaux outils apparaissent.
Elle s’affine lorsqu’une discipline évolue.

Lire ces auteurs, c’est accepter que ton mémoire ne naît pas dans le vide.
Il s’inscrit dans une conversation déjà en cours.
Une conversation qui a commencé bien avant toi, et que tu vas prolonger à travers ton travail.

Les débats actuels : quand le terrain bouscule les modèles

Toute discipline connaît un moment où les théories classiques ne suffisent plus. Les chercheurs observent que la réalité s’est transformée. Que ce qui était vrai hier ne l’est plus totalement aujourd’hui. De nouveaux comportements émergent. De nouveaux risques apparaissent. De nouvelles pratiques s’imposent, parfois en quelques années seulement.

Dans ces moments-là, les experts réévaluent les modèles.
Ils créent des nuances.
Ils introduisent de nouvelles variables.
Ils questionnent les certitudes.
Ils proposent des pistes alternatives.

C’est dans cette dynamique que naissent les débats contemporains — ces discussions riches, parfois vives, où les chercheurs tentent de comprendre comment un concept doit être pensé à l’ère actuelle. Ils observent que certains phénomènes ne peuvent plus être étudiés comme avant, parce que l’environnement a radicalement changé.

Les experts notent par exemple :

– que certaines pratiques deviennent obsolètes, non pas parce qu’elles étaient fausses, mais parce que la réalité qu’elles décrivaient a évolué,
– que des facteurs auparavant secondaires deviennent centraux,
– que les individus, les organisations ou les systèmes se comportent différemment selon les contraintes nouvelles,
– que l’apparition des technologies, des données, de l’IA, des plateformes numériques ou des mutations sociétales modifie les mécanismes d’analyse.

Dans la revue de littérature, ces débats ne sont pas des décorations.
Ils sont essentiels.
Car ils montrent où se situent aujourd’hui les zones de tension intellectuelles.
Ils révèlent les questions non résolues, les angles morts, les contradictions encore à éclairer.

Et c’est précisément dans ces espaces que ton mémoire trouvera sa place.

Un bon mémoire ne se contente pas d’expliquer ce que tout le monde sait déjà.
Il se positionne dans ces débats, même modestement.
Il montre ce que ton sujet apporte de nouveau, ou ce qu’il permet de re-questionner.
Il montre que tu n’es pas seulement dans la répétition, mais dans l’analyse.

C’est ici que ton travail commence réellement à exister dans la communauté du savoir.
C’est à cet endroit — là où les modèles vacillent, où les pratiques évoluent, où les chercheurs dialoguent — que tu prends ta place, que tu deviens auteur, et que ton mémoire gagne en profondeur.

Synthèse et choix de la définition opératoire

Relier ce que disent les auteurs : faire émerger une ligne directrice

À ce stade de la revue de littérature, une chose apparaît clairement : même si les chercheurs utilisent des mots différents, ils parlent souvent des mêmes mécanismes profonds. En lisant les travaux, on remarque que certaines idées reviennent sous des formes variées, comme si la théorie cherchait à capturer une réalité complexe en multipliant les angles.

Ce n’est pas une cacophonie.
C’est une superposition de perspectives.

Les auteurs anciens posent des fondations structurées, avec des définitions parfois larges, parfois fonctionnelles, souvent construites pour être enseignées. Les auteurs plus récents, eux, injectent de la nuance, mettent l’accent sur le contexte, sur les transformations, sur les limites des modèles précédents. Ils montrent que les concepts évoluent parce que les pratiques évoluent — et qu’aucune définition n’est définitive.

En reliant ces points de vue entre eux, une cohérence apparaît.
Une cohérence qui ne se trouve ni dans un seul auteur, ni dans une seule école de pensée, mais dans l’ensemble du paysage théorique.
Et c’est à partir de cette cohérence — fragile mais réelle — que ton mémoire peut formuler sa propre compréhension du sujet.

Tu ne choisis pas une définition parce qu’elle est “la meilleure”.
Tu la choisis parce qu’elle est la plus pertinente pour ce que tu vas analyser.
Parce qu’elle te permet de rester fidèle à la littérature tout en restant adapté à ton objet d’étude concret.

C’est cette articulation — entre fidélité scientifique et utilité opérationnelle — qui donne sa légitimité à ton mémoire.
Ton rôle n’est pas de répéter la théorie, mais d’en extraire une définition qui devienne ton point d’ancrage pour tout le reste du travail.

Formuler la définition opératoire : un choix assumé et justifié

Choisir une définition opératoire, ce n’est pas simplement citer une phrase tirée d’un article.
C’est un acte intellectuel.
Un engagement méthodologique.
Une manière de dire :
« Voici la manière dont je comprends ce concept et voici pourquoi cette compréhension est la plus pertinente pour analyser mon terrain. »

La définition opératoire sert alors de pilier.
Elle devient la boussole de ton mémoire :
tout ce que tu vas observer, analyser, interpréter passera à travers ce cadre.
Une définition mal choisie crée un mémoire fragile.
Une définition claire, cohérente et justifiée crée un mémoire solide.

Pour y parvenir, il faut transformer la littérature en une formulation qui n’est ni trop large (au risque de ne rien dire), ni trop étroite (au risque d’exclure des éléments essentiels).
Tu identifies les éléments qui reviennent dans les travaux :
le cœur du concept, ses dimensions majeures, ses indicateurs principaux, ses mécanismes internes…
Et tu les synthétises dans un texte concis, fidèle, mais adapté au terrain que tu vas explorer.

Ce travail n’est pas seulement théorique.
Il engage toute la suite du mémoire :
la problématique, les hypothèses, la méthodologie et l’analyse des résultats.

C’est pourquoi la définition opératoire doit être formulée avec soin :
tu définis le cadre de ce que tu vas étudier, mais aussi les limites de ton analyse.
Tu assumes une position.
Tu montres que tu n’es pas seulement lecteur de la littérature :
tu es devenu auteur.

Formulation de la problématique

Quand la théorie rencontre le terrain : l’apparition d’un espace de tension

Arrivé ici, quelque chose devient évident : la littérature apporte des définitions solides, nuancées, parfois brillantes… mais aucune ne descend exactement dans la zone où toi, tu t’apprêtes à travailler. La théorie décrit un cadre, des mécanismes, des logiques générales. Le terrain, lui, raconte une histoire singulière, située, vivante, parfois contradictoire.

C’est dans cet espace, juste entre les deux, que naît la problématique.

Elle n’apparaît jamais comme une évidence immédiate.
Elle surgit lorsque tu compares ce que disent les auteurs à ce que tu observes réellement, ou à ce que tu t’apprêtes à analyser.
On voit alors des écarts, des manques, des questions qui n’ont pas été totalement résolues.
Ce ne sont pas des “zones d’ombre” par hasard : ce sont des zones où se construisent les mémoires.

La problématique n’est pas un problème.
C’est une question intelligente qui révèle une tension.

Cette tension peut venir :

– d’une contradiction entre ce que la théorie prévoit et ce que tu vois dans la pratique ;
– d’un mécanisme décrit comme central par les auteurs mais difficile à repérer dans ton terrain ;
– d’une notion théorique qui semble trop large ou trop floue quand on veut l’utiliser concrètement ;
– d’un phénomène que tout le monde décrit mais que personne n’a réellement expliqué.

Elle peut aussi naître d’une absence :
un angle que les chercheurs mentionnent sans jamais l’explorer jusqu’au bout.
Une dimension importante pour ton terrain mais peu présente dans les textes.
Un aspect qui fait la différence sur le terrain, mais qui n’a pas encore trouvé sa place dans les modèles théoriques.

La problématique est ce lieu précis où tu te dis :
« Si je comprends ça, alors je comprends vraiment le phénomène que j’étudie. »

Elle devient alors la question centrale qui organise tout ton mémoire.

Transformer une tension en question : le cœur du mémoire

Une bonne problématique n’est ni trop large ni trop étroite.
Elle n’est pas une devinette, ni une question rhétorique.
Elle ne doit pas être abstraite au point de devenir impossible à étudier, ni trop simple au point de manquer d’intérêt scientifique.

Elle doit être :

ancrée dans la littérature,
connectée à ton terrain,
orientée vers une compréhension,
ouverte mais précise,
pertinente pour un mémoire,
et surtout : féconde.

Une problématique féconde est une question qui produit des réponses, des analyses, des interprétations, des nuances.
Une question qui donne envie de chercher.
Une question qui, à mesure que tu avances, t’aide à comprendre un peu mieux ce que tu observes.

Pour y parvenir, tu dois reformuler la tension identifiée dans la littérature sous la forme d’un fil rouge que ton mémoire tentera de résoudre.

Il s’agit alors de trouver une formulation qui :

– part d’un enjeu réel,
– montre une difficulté de compréhension,
– ouvre une exploration,
– et demande un travail d’analyse.

La problématique devient ainsi la pièce maîtresse :
celle qui reliera les concepts, les choix méthodologiques, l’enquête, l’analyse et la conclusion.
C’est elle qui donnera un sens à chaque chapitre, qui évitera les digressions, qui donnera une direction claire à ton raisonnement.

Le lecteur doit pouvoir la lire et se dire :
« Oui, cette question mérite un mémoire. Et oui, ce mémoire a les moyens d’y répondre. »

Hypothèses

Quand la problématique appelle des pistes de réponse

À ce stade, tu as formulé une problématique : une tension, une interrogation intelligente, une question qui vise à comprendre un mécanisme précis.
Mais une problématique, seule, reste suspendue.
Elle indique où regarder, mais elle ne dit pas encore quoi explorer dans ce champ de possibles.

C’est là que les hypothèses apparaissent — non pas comme des vérités préconstruites, mais comme des chemins probables, des directions que ton intuition informée (par la littérature et parfois par ton premier contact terrain) te suggère d’examiner.

Contrairement à ce que beaucoup pensent, une hypothèse n’est pas une certitude.
C’est un pari raisonnable.
Un raisonnement provisoire.
Une réponse anticipée qui devra être confirmée, nuancée ou réfutée.

En formule simple :
la problématique pose la question ; les hypothèses imaginent des réponses possibles.

Elles servent donc à structurer l’investigation :
– si l’hypothèse 1 semble plausible, que dois-je vérifier ?
– si l’hypothèse 2 se révèle fausse, qu’est-ce que cela dit du phénomène ?
– que se passe-t-il si les deux hypothèses sont partiellement vraies ?

Tu n’avances pas à l’aveugle : tu avances avec des lumières provisoires.
Elles te permettront de sélectionner les bons outils méthodologiques, de poser les bonnes questions lors des entretiens, d’orienter tes analyses, d’écarter ce qui n’est pas essentiel.

Les hypothèses, dans un mémoire, ne sont pas des cages : ce sont des boussoles.

Des hypothèses construites comme des leviers d’analyse

Une bonne hypothèse n’est ni trop floue ni trop rigide.
Elle repose sur trois fondations :

  1. Un élément de la littérature que tu veux mettre à l’épreuve dans ton contexte.

  2. Une observation ou un soupçon empirique issu de ton terrain.

  3. Un lien direct avec la problématique, comme un prolongement naturel.

Elles doivent être formulées de manière claire, testable, compréhensible, et surtout : utile.

Une hypothèse utile est une hypothèse qui :

– oblige à produire une analyse,
– ouvre une démonstration,
– peut être vérifiée ou nuancée,
– éclaire la problématique sous un angle précis.

Tu peux en formuler deux principales, accompagnées de deux secondaires qui affinent ou approfondissent les mécanismes.

Les hypothèses principales portent sur le cœur du phénomène.
Les hypothèses secondaires éclairent des sous-mécanismes ou des dimensions plus fines.

Elles ne sont pas là pour “remplir”.
Elles sont là pour guider l’intelligence du mémoire.

Et il faut accepter que, parfois, une hypothèse puisse être partiellement confirmée, totalement nuancée ou complètement renversée :
c’est cela, la recherche honnête.

Une hypothèse confirmée t’aide à renforcer ta compréhension.
Une hypothèse nuancée t’oblige à approfondir.
Une hypothèse réfutée t’apporte souvent une découverte inattendue — et parfois plus précieuse que ce que tu pensais trouver.

L’essentiel est que chaque hypothèse soit :
nécessaire, cohérente, argumentée et ancrée dans ton sujet.

Elles forment ainsi l’ossature logique du mémoire — le squelette invisible qui soutient la pensée.

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